Bon-vivant intégriste, écrivain (sous le pseudonyme de Marc de Gascogne), ancien restaurateur français en Pologne, amoureux de la littérature, de la gastronomie, des vins et des whiskys, en Pologne depuis 2008.
Bon-vivant intégriste, écrivain (sous le pseudonyme de Marc de Gascogne), ancien restaurateur français en Pologne, amoureux de la littérature, de la gastronomie, des vins et des whiskys…
Lieu de résidence : Sopot
L'interview avec Marc Petit s'inscrit dans le cadre de notre projet intitulé « 5 questions à ... », qui consite à poser les 5 mêmes questions à nos amis Français habitant en Pologne.
Cette question me ramène trente ans en arrière. Après trois semaines de Ti-punchs sirotés sous les palmiers de Fort de France, je me retrouvais, le même jour, une chapka sur la tête en train d’avaler quelques verres de vodka pour tenter de me réchauffer. Trente-cinq degrés le matin, contre moins dix-huit à Varsovie ! C'est sous l'effet de ce choc thermique que je succombais aux charmes de la Pologne et… à ceux de ma future femme.
J’ai longtemps cru que Dieu était Gascon. Comment imaginer autre chose alors que Son fils change l’eau en vin et lorsque l’on admire les merveilles dont Il a doté la Gascogne ? Après quelques hivers passés en Pologne, la vérité m’est enfin apparue : Il était Polonais, Son fils Jésus est né à Gdańsk et c’est sur la mer Baltique gelée qu’il a fait ses premiers pas sur les eaux.
Rien ne me disposait à venir faire ma vie en Pologne. Pourtant, me voici devenu « le Gascon de la Triville », celui qui était venu ouvrir son restaurant à Sopot et qui a décrit dans son premier livre « Un Gascon au pays de Solidarność» (Oficyna Gdanska 2014) ses impressions, interrogations ou étonnements de sa vie polonaise.
Voici par exemple le conseil que je donnais dans cet ouvrage aux Français arrivant en Pologne : « (…) Chers compatriotes, ne gaspillez pas votre temps à acheter des choses inutiles à votre arrivée, courez acheter des vases. La Pologne est le pays des fleurs. On les offre à toute occasion, et, détail étrange pour nous autres Français, il n’est pas choquant qu’une femme offre des fleurs à un homme. (…) ».
Il semble incompréhensible pour la plupart des Polonais qu’un Français quitte sa patrie pour s’installer chez eux. Beaucoup sont complexés vis-à-vis de leur pays auquel ils trouvent tous les défauts de la terre. Chacun pense ici que la France est un paradis où l’on passe son temps à manger et à boire, où la police tolère les gens ivres au volant et où la douceur de vivre est une règle.
Lorsque j’essaie de répondre au pourquoi de ma venue et que j’explique que ma femme est Polonaise, j’ai droit à un Ah, bien sûr ! qui m’horripile… Comme s’il était inconcevable que j’ai pu prendre cette décision de venir monter une entreprise en Pologne. J’ai beau expliquer que ce projet était un vrai choix de vie, que nous avons vécu quinze ans en France et qu’il était facile d’y rester, que nous voulions voler de nos propres ailes, que la Pologne nous semblait offrir plus d’opportunités… Je passe pour un mari docile sous les sourires des clients de mon ancien restaurant qui proposait plats traditionnels et vins du Sud de la France.
Assis à mon bureau, je songe à ces treize années passées en Pologne. Devant moi, le petit Cyrano dessiné par Per Dahlberg m’observe. Une plume dans une main, un livre dans l’autre, quelques bouteilles de vins près de ses bottes, la tête dans les étoiles, il semble composer les vers de mon épopée en Poméranie. Cyrano de Bergerac : ce personnage si français que j’ai eu l’audace d’implanter dans le pays de Mickiewicz en ouvrant mon restaurant : Cyrano & Roxane.
Souvent confondu par les Polonais avec d’Artagnan, il reste le symbole de mon aventure sur ces terres froides.
- La France vous manque-t-elle ? me demandent souvent mes amis.
Céline écrivait : « Loin du français je meurs ! ». Entendre parler la langue française : quelle jouissance ! J’ai déjà eu l’occasion d’écrire que ma France – celle que j’aime et que j’admire – n’existe plus depuis longtemps. C’est d’ailleurs ce qui a motivé ma décision de venir m’installer dans la Triville.
La langue ! Quelle joie de pouvoir s’exprimer avec toute une palette de nuances, de choisir le mot juste, la formule qui fait mouche… et le polonais est si difficile !
Spontanément… au débotté en somme… je serai tenté de répondre : les Polonaises !
En Gascon un tantinet canaille, je dirais que j’ai l’incroyable aubaine de vivre dans un pays où les femmes sont d’une beauté à couper le souffle. Mais la plastique de ces créatures de rêves n’est pas leur seul et unique atout… Ce sont aussi des femmes de tête, des femmes qui prennent des responsabilités, qui s’investissent, tant dans leur vie familiale que professionnelle… Des femmes que l’on voit à des postes clés, dans la vie sociale comme dans la vie politique…
Quoi d’autre ? L’attachement des Polonais à leur pays, à leurs traditions, la fierté qu’ils éprouvent à être Polonais, même celle – un peu taquine – de posséder une langue classée parmi les plus difficiles au monde… Même si lorsque je l’entends parler, je ne peux m’empêcher de me remémorer cette phrase de Dumas dans La Reine Margot :
— Vous devez savoir cela, vous Monseigneur, qui avez été en Pologne ; les coquins n’en sont-ils pas encore à leurs quatre consonnes de suite, ce qui fait qu’ils ont l’air, en parlant, de broyer de petits cailloux et de jurer en les broyant ?
J’apprécie aussi de vivre dans un pays où l’on se sent en sécurité, où l’on peut se promener le soir sans crainte d’être bastonné, détroussé, roué ou violenté par quelques vils marauds… Un pays francophile aussi où j’ai toujours été merveilleusement accueilli.
Je ne dois pas non plus oublier le cadre de rêve qui ravit chaque jour les mirettes du Gascon que je suis… Ces rivages un brin sauvages de la Baltique avec leurs rafales glaciales qui viennent taquiner le col de ma parka, où l’on voit l’horizon se refermer sur la surface grise de la mer comme les pages chargées de poussière d’un vieux grimoire. Où l’on devine les silhouettes incertaines, indécises et trompeuses de navires en quête… Cargos ? Pétroliers ? Paquebots ? Ou antiques croiseurs rouillés, oubliés, fantômes ressurgis de temps meurtriers et soudain régurgités des entrailles de la Baltique ?... Et puis, cette forêt poméranienne touffue, dense, close, envoûtante... tout en voussures de pinèdes et de feuillus... farcie de gibier qui n’attend que de finir dans l’assiette d’un gastronome affamé…
Que les Polonais aiment tant les Français !
J’ai beau me triturer le cervelet, j'ai toujours un mal de chien à répondre objectivement à cette question : qu’avons-nous donc fait pour mériter cet amour ?
Car je rougis encore aujourd’hui de confesser qu’avant mon arrivée sur ces terres, je n’étais guère plus brillant dans ma connaissance de la Pologne et des Polonais que la plupart de mes compatriotes.
La lecture de La Reine Margot m’avait éclairé sur la piteuse fuite d’Henri de Valois, mais je restais plein d’indulgence pour celui qui préféra régner sur la douce France… Je savais aussi que Marie Leszczyńska, qui épousa Louis XV, fut reine de France et qu’elle fut à ce titre l’aïeule de trois de nos rois : Louis XVI, Louis XVIII et Charles X.
Mais, dans cet épisode, j’aimais surtout me rappeler l’échange entre le père, le roi déchu Stanislas Leszczyński, et sa fille :
— Mettez-vous à genoux ma fille car le Seigneur Dieu nous comble de ses bienfaits.
— Eh quoi mon père, vous êtes donc rappelé sur le trône de Pologne ?
— Non ma fille, le ciel nous est encore plus favorable, vous êtes Reine de France !
Cette anecdote me procurait un petit frisson de fierté qui flattait mon orgueil national…
Je me rappelais que la France avait déclaré la guerre à l’Allemagne nazie à la suite de l’invasion de le Pologne mais ma mémoire occultait le fait que mon pays s’était contenté en 1939 de la déclarer, préférant rester à l’abri de la ligne Maginot (qui était, comme chacun sait, infranchissable) plutôt que de risquer nos troupes dans une improbable aventure loin de nos frontières.
Pour le reste, si j’avais lu avec enthousiasme Quo Vadis, j’étais loin de me douter que ce Sienkiewicz était Polonais. Mickiewicz a beau avoir sa statue à Paris, je n’en avais jamais entendu parler. Chopin était pour moi un génial compositeur français, tout comme Marie Curie était une scientifique bien de chez nous.
Quant à Poniatowski, c’était le ministre de l’intérieur de Valéry Giscard d’Estaing et… un brillant Maréchal d’Empire sous Napoléon 1er.
Tout ça pour vous dire que les malentendus entre nos deux pays ne manquent pas. Jusqu’à aujourd’hui, les hommes politiques français ont parfois du mal à trouver le ton juste avec leurs homologues polonais : entre le départ précipité d’Henri de Valois (le futur Henri III), éphémère roi de Pologne qui a préféré s’asseoir sur le trône de France, Napoléon qui a joué la carte du Tsar plutôt que celle de la restauration du royaume de Pologne et ce pauvre Chirac, si dépité de voir les Polonais soutenir l’intervention américaine en Irak alors qu’ils sont candidats à l’entrée dans l’Union Européenne, qui a lâché cette phrase incongrue :
— Ils ont perdu une bonne occasion de se taire !
Il y a eu ensuite la polémique du « plombier polonais » lancée par Philippe de Villiers pour fustiger la libre circulation de la main d’œuvre. A cause d’une obscure directive d’un certain Bolkenstein, l’imaginaire national des Français a alors transformé le peuple polonais en une menaçante légion d’ouvriers spécialisés, prêts à travailler pour presque rien, vingt-quatre heures par jour. Au pays des trente-cinq heures et de la surprotection sociale, le traumatisme psychologique a été violent. La réponse humoristique des Polonais qui ont publié la photo d’un plombier hyper sexy n’a même pas fait sourire des Françaises engluées dans un féminisme mal digéré.
Mais mes amis polonais, toujours bienveillants, me disent que toutes ces broutilles ne doivent pas faire oublier que la France et la Pologne ont toujours su tisser des liens d’amitiés et que, chose rare en Europe, elles ne se sont jamais fait la guerre.
Tout comme l’amour, l’amitié serait-elle aveugle ?
Avant de parler des différences, parlons d’abord de nos similitudes ! Français et Polonais sont d’incorrigibles râleurs… Co-présidents à vie du club des ronchons (qu’anima en son temps le regretté Jean Dutourd)… Voilà peut-être la raison de cet amour que j’évoquais plus haut… qui se ressemble s’assemble !
Mais bon, je vois bien que vous voulez que le Gascon dégaine sa gouaille légendaire… qu’il tire la saillie de son fourreau… qu’il sonne la charge…
Eh bien, soit ! Allons-y ! Haro sur le baudet… Sus à la désinvolture polonaise pour tout ce qui touche aux plaisirs et aux rites de la table !
Pour appuyer cet assaut, je propose de vous livrer un extrait de mon premier livre « Un Gascon au pays de Solidarność » (qui m’avait valu alors une excommunication en règle de ma belle-mère) au sujet de la table en Pologne :
« (…) Dieu sait si j’aime mon pays d’adoption, mais la cuisine polonaise me flanque le bourdon, surtout en cette période de Noël où nos tables d’Occitanie sont si garnies et si alléchantes. Ici, les salades liées à la mayonnaise en tube côtoient les harengs baignant dans l’huile ou la crème, ou le poisson à la grecque, sorte de magma informe où quelques morceaux de poisson froid émergent d’une épaisse pâte tomatée agrémentée de quelques légumes, sans oublier l’inévitable carpe, ce gros poisson bourré d’arêtes et qui sent la vase, farcie de cèpes gluants car conservés dans de la saumure… Tout ceci me plonge dans le plus grand désarroi. Si la gourmandise est un péché capital, peu de risque ici d’y succomber et l’on peut se présenter devant le Bon Dieu pour la messe de minuit la conscience immaculée. Il y a bien les soupes, qui sont excellentes, mais nous sommes bien loin des plaisirs de la table tels que nous les connaissons dans le Périgord. Heureusement, il y a les gâteaux. Si l’on arrive, en fin stratège, à éviter les galaretki, sortes de gelées anglaises aux couleurs criardes, tremblantes comme des fesses de grand-mère, on peut s’en tirer à bon compte avec un délicieux gâteau au fromage blanc (sernik) ou avec un makowiec à base de graines de pavot, moelleux et onctueux à souhait. (…) »
Ajoutez à cela cette détestable habitude des Polonais de manger n’importe quand, n’importe comment, dans n’importe quel ordre, n’importe où… de ne jamais être tous ensemble et en même temps à table, de mélanger sans complexe salé et sucré - de tortorer les gâteaux à l’heure de l’apéritif avant d’attaquer dans le dur avec la viande, le chou, les patates (invariablement cuites à l’eau et saupoudrées d’aneth) et les saucisses… et vous aurez une bonne vision de la différence qui me paraît la plus notable entre nos deux peuples…
Voilà, amis Gaulois.. .Ces médisances vous suffisent-elles ? La charge était-elle digne de celle de la cavalerie de Murat à Eylau ? Ai-je été assez ronchon ?...
En revanche, je me dois de souligner (pour me rabibocher avec ma belle-mère) que les Polonais ont un sens de la famille bien supérieur à celui des Français. La famille forme un véritable « collectif » (comme on dit sur nos terrains de rugby du Sud-Ouest) qui fait sa force.
Ici, ce n’est pas l’individualisme forcené qui règne et le mot solidarité n’est pas un vain mot.
Gdańsk assurément ! Même si j’ai une tendresse particulière pour Varsovie (où j’ai rencontré ma femme) et aussi pour Cracovie…
Le charme de la ville hanséatique qui s’ouvre sur la Baltique est incomparable… Cette vaste cité aux toits multicolores, aux façades décorées et sculptées, sous le peuple pointu des clochers gothiques, frêles ou larges, pleins de cloches, dont celles du carillon du beffroi de l’ancien hôtel de ville qui viennent régulièrement réveiller Neptune qui a la lourde charge de veiller au grain… Et, au-dessus des toits, le ciel qui revient par paquets bien froids, découpés par les gouttières en forme de gargouilles…
Et cette Poméranie chargée d’histoire – dont la remarquable épopée des chevaliers teutoniques en est un des fleurons – région à la croisée des cultures germaniques, slaves et nordiques, aux paysages rebelles, cette Baltique que Céline qualifiait de « sépulcrale » mais qui sait se montrer câline pour qui sait l’apprivoiser…
Avec plaisir ! Si vous avez décidé de venir délicieusement chatouiller mon ego, je vais bien entendu sauter sur l’occasion…
Mon premier ouvrage « Un Gascon au pays de Solidarność » (Oficyna Gdanska 2014) dont je vous ai déjà parlé (Je sais, je radote…), publié en 2014 en français et en polonais, était un recueil de chroniques drôles, touchantes, vécues ou fantasmées sur la vie d’un Gascon fraîchement arrivé en Pologne.
Mon deuxième ouvrage est un roman au titre évocateur « Allons enfants de la Baltique » ou « Sopocka Marsylianka » (pour la version traduite en polonais), publié en 2018 qui sonne en français comme les premiers mots de notre hymne national, La Marseillaise. J’ai eu l’honneur de présenter ce livre au festival littéraire de Sopot la même année.
Ce roman satirique relate principalement six jours dans la vie d’Henri Lacassagne, journaliste gascon (encore !) envoyé en reportage dans le nord de la Pologne… Le malheureux ne sait pas encore que ces six jours allaient transformer sa vie à jamais… Bref, j’avais trouvé le moyen de passer, une nouvelle fois, les travers de mes contemporains à la loupe et je crois ne pas les avoir pas loupés.
Après la vision d’un Français sur la vie en Pologne, j’offrais au lecteur, comme effet miroir, une satire de mes compatriotes français vivant en Pologne.
Mon troisième ouvrage «Les Gastrolâtres » est paru en pleine pandémie de Coronavirus en juillet 2020 aux éditions de Lys Bleu. C’est un recueil de récits qui ont la caractéristiques d’avoir tous un lien, direct ou très indirect, avec le monde de la gastronomie. Ce monde qui fut le mien durant tant de belles années.
Voici le 4e de couverture :
« Des tranches de vies souvent bien épicées, caustiques, fortes de café, parfois cruelles ou désabusées, mettant en lumière des comportements incongrus… Toutes, pourtant, inspirées de la réalité. Une manière de dévoiler le dessous des « cartes » : les habitudes, frustrations, vanités, passions, illusions, cheveux dans la soupe, faux-semblants et casseroles d’un monde véritablement à part… Une brochette de vingt-six situations, déclinées au gré de l’alphabet, et qui gravitent toutes - de près ou de loin - autour de la planète « gastronomie » en frappant plus fort qu'avec le dos de la cuillère. Une revue en règle de ces « gastrolâtres » : bourges, abrutis fêlés, chefs de cuisine, obscurs commis ou patrons de bistrots, homos ou hétéros, snobs, djeuns, vioques décatis, pères, mères célibataires ou filles indignes… Tous enferrés dans leurs engouements les plus divers, piégés par l’exacerbation des sens, l’érotisme, mais aussi l’amertume des jours ordinaires, le grignotement insipide et insidieux du temps… La palette complète des sauces de « la tambouille ordinaire ». Ces nouvelles sont animées par des acteurs toujours différents, en proie à des névroses, parfois frappadingues mais toujours fragiles… Ils croquent la vie, servent la soupe, se laissent porter par la routine, s’enthousiasment ou s’ennuient sans comprendre pourquoi… En somme, un regard plein de gouaille sur les tribulations humaines au sein d’un microcosme trop souvent idéalisé. »
Il n’est pour l’instant disponible qu’en langue française et vous pouvez le trouver sur Amazon.fr, Fnac, Furet du Nord… et… dans toutes les bonnes librairies de France et de Gascogne…
Le cadeau de Noël idéal, n’est-ce pas... :)
Un quatrième livre est en cours d’écriture. Ce sera, pour cette fois encore, un recueil de nouvelles, et elles auront toutes un lien, direct ou indirect, avec… les vertus du whisky.
Puis un autre roman suivra…
Marc, merci pour ta contribution.
Chers lecteurs, nous vous donnons rendez-vous bientôt pour la prochaine interview avec un(e) autre ami(e) Français(e) habitant en Pologne.
A très vite !
Crédits photos : Marc Petit, Destination Pologne × Adobe Stock
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