Vidéaste, photographe, fondateur de la société PolaFilms, en Pologne depuis 2007.
Vidéaste, photographe, fondateur de la société PolaFilms, en Pologne depuis 2007.
Lieu de résidence : Varsovie
L'interview avec Loïc Gatteau s'inscrit dans le cadre de notre projet intitulé « 5 questions à ... », qui consite à poser les 5 mêmes questions à nos amis Français habitant en Pologne.
Ma grand-mère maternelle était polonaise, elle est née dans un village qui est aujourd’hui au Bélarus. Prisonnière dans une ferme allemande pendant la guerre, elle y rencontre mon grand-père, français et prisonnier lui aussi… Je passe les détails mais, quelques mois plus tard, ils auront une fille, ma mère, née à Białystok avant de partir définitivement pour la France en juillet 1945.
On ne nous a jamais caché ses origines, mais nous n’avons pas du tout été élevés dans cette culture. Ce n’est qu’en 2002, avec mon frère cadet, que quelqu’un de la famille a pour la première fois remis un pied en Pologne. J’ai suivi l’année d’après et me suis beaucoup attaché au pays, aux gens et après plusieurs visites, plus fréquentes et plus longues à chaque fois, j’ai décidé de m’y installer. C’était en 2007. J’y suis toujours.
L’arrivée du printemps ! Je suis arrivé ici en hiver. Je vivais dans un quartier de Stary Mokotów, et quelle ne fut pas ma surprise de voir mon quartier changer littéralement de physionomie, de le voir si vite passer du gris, sombre, presque monochrome, au multicolore, avec cette explosion de verdure, de couleurs, de lumière ! Je ne m 'en lasse toujours pas !
Je vis ici depuis quinze ans. Je n’ai plus tout à fait un regard neuf sur la Pologne, celui que l’on peut avoir quand on arrive et que l’on découvre le pays, les mœurs, les coutumes… Alors je me suis habitué à pas mal de choses, qui ne me surprennent plus vraiment, comme la ferveur autour de Pâques, les pâtes aux fraises ou la bière que les femmes boivent avec du sirop et une paille !
C’est certainement le rapport à la famille, très fusionnel ici. C’est peut-être plus vrai encore entre les filles et leur mère non ? Je pense qu’en France, le cordon est plus rapidement coupé. On ne s’appelle pas tous les jours !
Dans la sphère professionnelle, j’ai le sentiment de devoir mieux verrouiller un accord avec un Polonais. Une parole donnée ne suffit pas. On n’est jamais à l’abri d’un changement de dernière minute, ou d’un silence radio, parce que les Polonais n’aiment pas perdre la face. Avec les Français, un poignée de mains et un regard franc suffisent souvent à une forme d’engagement.
Mais par dessus tout, ce à quoi je ne me fais pas, c’est que la mouvance nationaliste, fasciste, des ONR et autres, avec une certaine bienveillance de l’église, ait le droit de cité après tout ce que ce pays a vécu, enduré dans son histoire récente. Je ne comprends pas. C'est presque douloureux aussi par rapport à mon histoire familiale.
J’aime beaucoup Varsovie où je vis, elle a tellement changé depuis 15 ans ! C’est une ville vraiment agréable à vivre. Elle a su reprendre possession de ses rives avec la Vistule, donner une part grandissante aux mobilités douces… C’est vraiment plaisant.
Et puis, bien-sûr, la Podlachie, région de nos origines, dont j’aime la campagne, les plaines et les forêts à la majesté et au calme si ressourçant !
Loïc, merci pour ta contribution.
Chers lecteurs, nous vous donnons rendez-vous bientôt pour la prochaine interview avec un(e) autre ami(e) Français(e) habitant en Pologne.
A très vite !
Crédits photos : Magdalena Trebert, Destination Pologne × Adobe Stock
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