5 questions à... François Martineau

François Martineau

Chanteur, interprète, en Pologne depuis 2011.

Lieu de résidence : Cracovie

L'interview avec François Martineau s'inscrit dans le cadre de notre projet intitulé « 5 questions à ... », qui consite à poser les 5 mêmes questions à nos amis Français habitant en Pologne.

Qu’aimes-tu le plus en Pologne ? 

Déjà, comme j’aime les défis, j’ai pris énormément de plaisir à apprendre la langue polonaise. Pour nous Français, le polonais est une langue totalement contre-intuitive. La « déclinaison par cas » se retrouve un peu dans le latin, mais n’a aucun équivalent dans notre langue. En français, on ne conjugue que les verbes. En polonais, on doit tout décliner : les noms, les adjectifs... et même les nombres ! 

Et là, on retrouve un point que j’aime : le fait d’avoir pris le soin de m’imprégner de la culture polonaise, m’a installé dans une connivence particulière avec les Polonais. Et c’est cela qui me touche le plus : l’amitié qu’ils accordent aux étrangers qui s’intéressent profondément à leur culture. Derrière un visage de type slave (naturellement peu expressif), ils ont des réflexions très profondes, ils aiment m’aider, échanger, partager leurs expériences, m’ouvrir leurs portes, etc.

Qu'est-ce qui te surprend le plus en Pologne ? 

L’image que je me faisais de la Pologne alors que j’étais encore en France est tellement éloignée de la réalité une fois ici ! 

Le pays s’est relevé extrêmement vite de ses décombres du XXe siècle. Je m’attendais à des villes aux bâtiments industriels gris, et je suis tombé sur des villes à l’architecture splendide : Cracovie, Czestochowa, et même Varsovie qui se reconstruit à vitesse grand V.

Et puis les personnes en habit religieux qui se promènent dans les rues, ça c’est quelque chose que l’on ne voit plus en France depuis bien longtemps !

Quelle est, selon toi, la plus grande différence entre les Polonais et les Français ? 

Les Polonais restent très imprégnés de l’histoire et de la culture de leur pays. C’est probablement dû à leur passé : ils ont été rayés de la carte durant tout le XIXe siècle, puis malmenés par l’extérieur : le nazisme, puis le communisme... et pourtant face à ces difficultés, le peuple a toujours maintenu une étonnante unité et souveraineté. Ils cultivent, parfois à l’excès, un respect pour leur drapeau, leur monnaie, leurs traditions religieuses, leur patrie (Ojczyzna en polonais). On est bien loin de la globalisation ou de l’individualisme occidental qui est, je crois, omniprésent chez nous les Français. Cependant, je constate que leur entrée dans l'Union Européenne a tendance à réduire ces différences à toute vitesse.