Historienne de l'art, enseignante au Département d'historie de l'art à l'Université Jagellonne, commissaire d'expositions, co-fondatrice de la Fondation de l'Institut d'Architecture.
Historienne de l'art, enseignante au Département d'historie de l'art à l'Université Jagellonne, commissaire d'expositions, co-fondatrice de la Fondation de l'Institut d'Architecture.
Lieu de résidence : Skawina
L'interview avec Dorota Jędruch s'inscrit dans le cadre de notre projet intitulé « 5 questions à ... », qui consite à poser les 5 mêmes questions à nos amis Polonais francophones.
Cela a commencé au lycée, avec une histoire qui s’est malheureusement mal terminée. J'avais deux heures de français par semaine avec une enseignante bourgeoise, qui se servait de la langue française pour dire uniquement des choses sérieuses et importantes. Et, de ce fait, nous n'avons pas appris la langue courante mais plutôt la langue stéréotypée et des sujets tels que l’amour, la poésie, la peinture impressionniste. Nous n’avons malheureusement pas appris les choses ordinaires dont on a vraiment besoin dans la vie courante. Mais, à l'université, j'ai donné une deuxième chance à la langue française. J'ai écrit la thèse de ma maîtrise sur l'histoire du musée du Louvre et je lisais beaucoup aussi. Puis, il y a eu une histoire personnelle, et une sorte de deuxième famille en France. Là-bas, je pense que j'appris un peu la vraie langue. En dépit des stéréotypes, la France est pour moi un pays de gauche, de très bons polars et d’excellentes BD. J’ai consacré ma thèse de doctorat aux cités de la banlieue parisienne et aux grands ensembles architecturaux. C'est une image de la France que j' ai aussi, un pays un peu compliqué, avec une histoire coloniale, une histoire pas moins compliquée que la nôtre finalement :)
Je ne pense pas qu'il y en ait beaucoup. J'ai eu l’occasion de vivre un peu en France et je n'ai pas trouvé beaucoup de différences de mentalité. Mais je parle seulement de mes expériences personnelles, je suis peut-être tombée tout simplement sur des âmes jumelles… Les Français adorent jouer, et à tous les genres de jeux, et en Pologne ce n'est pas toujours le cas. J'ai aussi l'impression que les Français sont assez forts en rhétorique - ils savent discuter, trouver des arguments rationnels, alors qu’en Pologne les discussions sont parfois plus excitées, émotionnelles.
La ville change, et ces changements ne me plaisent pas toujours. Ce fut la raison de mon déménagement, la vie dans le centre de la ville étant de plus en plus chère. J'aime bien les quartiers de Podgorze et Zabłocie, et ce qu’il reste de leur patrimoine industriel, le quartier de Salwator, l'étendue verte de Błonia. J'aime beaucoup aussi le quartier de Nowa Huta et son architecture socio-réaliste. Mais bon, j'aime toujours la Place du Marché et le centre historique de Cracovie, la rue Grodzka dans laquelle je travaille et je passe tous les jours.
Dans les montagnes. Ce n'est vraiment pas loin de Cracovie, depuis ma maison je vois le sommet de Babia Góra. J'aime bien découvrir aussi les petites communes de la région Małopolska.
La soupe de poulet, la charcuterie, les bars et pubs (surtout leur ambiance et leurs prix). J'ai aussi des amis qui adorent Tadeusz Kantor, l’art nouveau, l’architecture moderne. Je pense que les liens d'amitié entre les Polonais et les Français se créent facilement et que les relations humaines avec la population locale sont assez faciles si l’on souhaite être plus qu’un simple touriste.
Dorota, merci pour ta contribution.
Chers lecteurs, nous vous donnons rendez-vous bientôt pour la prochaine interview avec un(e) autre ami(e) Polonais(e) francophone.
A très vite !
Crédits photos : Dorota Jędruch, Destination Pologne
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