Fondatrice de l’Ecole Internationale Trilingue de Varsovie et de l’Ecole Internationale Trilingue de Cracovie.
Fondatrice de l’Ecole internationale trilingue de Varsovie
Lieu de résidence : Varsovie
L'interview avec Anna Maliszewska s'inscrit dans le cadre de notre projet intitulé « 5 questions à ... », qui consite à poser les 5 mêmes questions à nos amis Polonais francophones.
Je n'ai pas choisi le français, c'est le français qui m'a choisie en me montrant toutes ses qualités en tant que langue :)
J'ai appris l'anglais au primaire et c'est l'anglais que je voulais continuer au lycée à Varsovie. J'ai été reçue dans un lycée de renommée à Varsovie mais je n'arrivais pas à trouver ma place. Je devais apprendre toutes les matières mais je n'y trouvais pas d'intérêt parce que le niveau d'anglais était trop bas pour mes attentes.
Après les six premiers mois d'études, j'ai demandé à ma mère de me transférer dans une autre école où je pourrais apprendre une autre langue. Nous sommes allées voir ensemble la directrice du lycée Sempołowska.
La directrice de l'époque, Mme Irma Jarosz, n'était pas convaincue qu'elle me voulait dans la classe avec le programme élargi du français. Ses arguments étaient très valables. Comment pouvait-on rattraper l'apprentissage de la langue que la classe avait déjà suivi pendant six mois ? Je pense quand même qu'elle a dû voir ma motivation et ma conviction personnelle parce qu'elle a décidé de m'inscrire. J'avais deux semaines de vacances d'hiver pour tout rattraper. Et j’ai réussi !
Quand j'ai rejoint la classe deux semaines plus tard, je me débrouillais bien et surtout j'étais très motivée pour apprendre plus. J'ai adoré le français. Il était logique, beau et il ouvrait les portes du grand monde devant moi. Après un temps court, j'ai commencé à gagner tous les concours de langue, d’histoire et de civilisation en français.
Le choix de mes études supérieures paraissait évident : c'était la linguistique appliquée. Malheureusement, le choix que j'ai fait ne répondait pas à mes attentes. Je l'ai compris très vite et j'ai décidé de travailler en même temps que d'étudier. J'ai aussi essayé d'autres passerelles : Sciences Po à Paris, LÉA à Marseille.
J'ai trouvé mon bonheur lors de la dernière année de mes études universitaires à Varsovie. C'était l'enseignement des langues aux enfants. J'ai choisi ce créneau pour ma maîtrise et c'est mon enseignante de l’époque, Mme Dzięgielewska, qui m'a guidée pour l'écrire. C'est cette expérience et le savoir acquis qui m'a motivée à mettre tout mon savoir au service des enfants pour utiliser le potentiel linguistique des premières années de leur vie. C'était le plan initial : la création d’une crèche trilingue, qui ensuite est devenue école maternelle, école primaire et collège.
Je pense qu'il y a beaucoup de différences qui ne sont pas évidentes au premier vu d'œil. Ce qui est commun est que les Polonais comme les Français sont très fiers de leur pays, mais ils le manifestent d'une manière complètement différente.
Les Français savent qu'ils sont nés dans un pays merveilleux, beau où les petites choses, rituels et traditions sont importants pour que la vie soit belle.
Les Polonais sont convaincus qu'ils viennent d'un pays qui est merveilleux, mais qu'il faut souligner en permanence sa beauté, ses traditions, sa richesse, sinon les autres ne le verront pas ou ils essaieront de mettre en avant le leur.
Les Français prennent leur place dans le monde pour quelque chose d’acquis, les Polonais se sentent obligés de lutter pour leur place en permanence.
J'adore le quartier de Praga de Varsovie avec son histoire mouvementée et très riche, et son parc où l'atmosphère est détendue, le Park Skaryszewski.
J'aime le vin donc je visite souvent les vignes en Pologne. Je peux citer les domaines viticoles Winnice Jaworek, situé non loin de Wrocław, et Winnica Spotkaniówka, situé au sud de Rzeszów.
Je suis régulièrement à Cracovie dans le cadre professionnel. J’y aime bien les places de jeux pour les enfants, situées dans les Planty, la ceinture verte qui entoure le centre historique de Cracovie.
J'essaie d'être l’ambassadrice de tout ce qui selon moi distingue la Pologne naturellement d'autres pays, même si les Polonais ont tendance à présenter la realité d'une manière tendancielle.
Nous avons une histoire très riche, très mouvementée et très complexe donc c'est cette complexité des contrastes qui est la plus surprenante et attirante pour mes amis.
Un exemple, le Palais de Culture et de la Science à Varsovie, le symbole incontestable de la ville, même si personne dans la capitale polonaise ne veut le reconnaître. D’autres exemples, le contexte du profil national polonais, tel que l’on essaie de le présenter aujourd'hui, date de la période après la 2e guerre mondiale, les Polonais ne boivent pas autant de vodka que tout le monde pense, etc.
Anna, merci pour ta contribution.
Chers lecteurs, nous vous donnons rendez-vous bientôt pour la prochaine interview avec un(e) autre ami(e) Polonais(e) francophone.
A très vite !
Crédits photos : Anna Maliszewska, Destination Pologne × Adobe Stock
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